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Les 8 premiers mois de camion,

des intentions initiales aux axes d’amélioration

Depuis décembre 2021, installées dans notre atelier nantais, nous fabriquons des pièces de mobilier et autres objets de décoration à partir de chutes de carreaux de céramique et de panneaux de bois récupérés dans nos régions du grand ouest. 

 

Notre intention

 

“ Nous pouvons faire beaucoup à partir de l’existant, les “déchets” que nous récupérons deviennent de véritables ressources à l’atelier”. 

 

Plusieurs axes nous ont mises d’accord pour la mise en route de camion. 
 

/ Designer et créer des pièces uniques, multi usages, carrelées à partir de matériaux de récupération (hors outillage). 

/ Inscrire notre démarche dans une transition écologique collective en explorant une alternative à un mode de fabrication linéaire “extraire - fabriquer - consommer - jeter” (avancer ensemble, les acteurs du carrelage et camion).
/ Sourcer des “gisements” sur nos routes pour participer à notre petite échelle à une économie circulaire locale.

/ Sensibiliser et montrer qu’il est possible et non contradictoire de créer à partir de “déchets” ou de matériaux réemployés, des pièces aux exigences graphiques. 


 

S’intéresser à la réutilisation de matériaux ou plus largement à l’économie circulaire dans un processus de création est une invitation à repenser nos approvisionnements, à réfléchir autrement mais surtout à le faire collectivement. Aujourd’hui, de nombreux réseaux et lieux dédiés permettent l’accès en petite quantité à une variété de matériaux :  les réseaux du réemploi, les ressourceries de matériaux ou encore des outils et plateformes entre professionnels et particuliers. L’enjeu est maintenant d'impliquer et structurer davantage les filières pour une gestion plus globale des déchets. 


Découverte de la filière et sensibilisation 

 

Au cours de ces 8 premiers mois nous avons rencontré de nombreux.ses acteurs et actrices, professionnel.les du carrelage (carreleurs, magasins revendeurs et fabricants) et une entreprise de l’événementiel pour comprendre les circuits de production et identifier les potentielles valorisations. Parmi les personnes rencontrées, nous constatons qu’encore très peu voire aucun moyen n’est mis en place pour redistribuer et valoriser au sein des structures. À notre petite échelle, nous participons donc à sensibiliser pour faire entrer dans une démarche vertueuse et circulaire ces métiers qui s'interrogent et participent à la réflexion. Nous constatons une réelle volonté de prendre part au sujet d’une manière ou d’une autre mais souvent freinée par un manque structurel de gestion et de valorisation des déchets. De fait, en parallèle de leurs activités, les priorités restent encore le temps, la praticité et le rendement.

 

Malgré tout, nous remarquons que dans chaque collaboration une forme de solidarité s’installe, comme un postulat, et qui renforce le projet, le complète et nous offre des possibilités. Comme si chacun.e souhaitait mettre sa pierre à l’édifice, en nous apportant une aide toujours précieuse par de l’approvisionnement, le partage de techniques et savoirs faire ou la mise en relation. Elle est aussi ici la part belle de camion !

 

Récupération et limites rencontrées

 

À l’atelier, nous nous appliquons à respecter plusieurs “règles”, comme des défis à relever. Nous récupérons l’ensemble de nos carreaux de céramique, une grande partie du bois utilisé pour la fabrication de nos socles, parfois certains consommables (colles, joints…) en collaborant avec des magasins pour récupérer des emballages percés ou défectueux.  Hormis les consommables nous ne jetons rien, les chutes de chutes seront réemployées / ré-utilisées pour d'autres usages ou partiellement redistribuées. 

 

À 8 mois du lancement, il nous reste à valider plusieurs points, puisque les matières récupérées ne sont jamais identiques, nous effectuons encore de multiples tests sur les essences de bois, les épaisseurs de faïences ou de grès cérame, les types de colles et de joints pour obtenir des résultats propres et durables.

 

De la recherche à l’approvisionnement en matériaux puis à la fabrication, nous sommes encore soumises à quelques contraintes techniques et de temps. Les matières ne nous sont pas livrées prêtes à l’emploi comme dans la plupart des circuits de production. Une fois les matériaux réunis, il nous faut les trier, les préparer, les découper, les poncer. Par exemple, pour des tailles de cubes similaires, nous travaillons systématiquement de nouveaux calepinages en fonction de l’épaisseur du bois récupéré et des carreaux de céramique choisis. 

Enfin, nous dépendons beaucoup des plannings et variations de stocks de nos fournisseurs. Cela nous demande une certaine réactivité pour que, dès lors qu’on nous signifie des déchets, nous puissions nous déplacer rapidement pour récupérer les surplus / ou chute de chantier avant qu’ils ne soient amenés en déchetterie. Il est rare de coupler plusieurs trajets de fournisseurs en même temps. À terme, nous souhaiterions systématiser un processus de collecte et ainsi optimiser nos trajets. 


 

Le projet camion fait son chemin, en planifiant bien en amont nos méthodes de récupération et/ou de réemploi avec les acteurs concernés, il nous semble accessible de créer notre modèle pour prendre part à cette transition et trouver une vitesse de croisière. Tout l’enjeu consiste à continuer de sensibiliser sur notre démarche en la documentant et en comprenant bien les circuits et les contraintes de chacun.es. Enfin, à plus grande échelle, une structuration des filières et un système de redistribution circulaire et local des ressources permettrait de faciliter l’accès aux matériaux et de lever les barrières de la revalorisation des déchets et du réemploi. 

 

Au gré des arrivages de matériaux, notre collection grandit et chaque mois de nouvelles pièces sont proposées sur notre site www.atelier-camion.fr et en parallèle de nombreux projets sur mesure voient le jour !

 

Bisous 

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